Zohra au parc Güell

Zohra au parc Güell ::: 39x50cm

Revenons en arrière : quel pouvait bien être mon but quand j’ai commencé à peindre au pastel, en 2010 ? Mon ami Charles depuis longtemps peignait de grandes œuvres abstraites avec ce médium, c’était bluffant, la vivacité des couleurs, le côté tactile m’attiraient. Mais pourquoi avoir décidé de prendre des cours ? Pour me confronter aux difficultés de la représentation picturale ?  Pour me divertir ? “Tu n’espères quand même pas devenir un artiste professionnel ?” m’avait dit Faith… Pourquoi pas ? Très naïf, je ne suis pas du genre à me fixer des limites, pour peu que quelque chose m’intéresse. Je suis donc bien artistiquement flou ! 😉 

Dès le premier jour de pratique d’une discipline, quelle qu’elle soit, c’est impressionnant de constater comme notre regard change. On était dehors, on est maintenant dedans. On voyait les choses globalement, on les détaille maintenant avec attention. Comment ne pas se piquer au jeu, il y a tant à découvrir, tant à explorer. Mais cet enthousiasme faisait parfois place à du  découragement, je l’avoue…

Alors, heureux, finalement ? Euh… Plus j’avançais, plus je lorgnais vers des techniques différentes, ces médiums avec lesquels le repentir est un droit acquis et où on peut cent fois sur le métier, remettre son ouvrage. Le bâton de pastel sature très vite le papier, que ce soit un papier à dessin classique, ou que ce soit un de ces papiers modernes, pleins de grains et d’anfractuosités où  la poudre vient se blottir. Le pastel perd encore des points quand il s’agit de superposer des teintes sans qu’elles se neutralisent mutuellement… Bref, pour résoudre ces problèmes, j’ai ex-pé-ri-men-té. En pure perte. 

Miracle de l’insomnie, j’ai pensé au milieu d’une nuit à Casey Klahn, ce pastelliste américain qui essaye de construire un pont entre abstrait et figuratif. Sa réponse a été chaleureuse et instructive. Il m’a suggéré : 1- d’ex-pé-ri-men-té, 2- de voir si les bâtons à l’huile ne pouvaient pas m’aider à trouver la solution.

Ces bâtons à l’huile, j’en ai parlé dans mes posts précédents. Ils m’ont permis de me laisser aller dès l’entame du tableau et d’exprimer plus directement, en toute liberté, mes sensations. S’ils sont l’assise de mes peintures récentes, le pastel reste le matériau fondamental avec lequel j’exprime ma sensibilité. 

Au-delà des bâtons à l’huile, n’était-il pas temps de s’apercevoir que seule compte l’œuvre, et que peu importe les moyens utilisés? Mise en pratique de cette réflexion profonde avec Zohra au parc Güell : j’ai utilisé à peu près tout ce que recèle mon atelier, peinture à l’huile exceptée !

Sur le banc

Sur le banc ::: 67x48cm
Sur le banc ::: 67x48cm

Tiens, un paysage ! Les opportunités qui s’offrent pour mes paysages en Chine m’ont conduit à retravailler (avec plaisir) sur ce thème. Avec un peu d’appréhension aussi, parce que je pensais “personnages” depuis deux ans. Finalement, il y a une continuité avec les paysages précédents, mais les bâtons à l’huile m’ont permis d’être plus relâché dans la construction de mon image. Ces fameux bâtons m’amènent également à changer de type de pastel. J’appréciais les pastels durs, j’utilise maintenant essentiellement les Sennelier, Giraud et surtout Schmincke.

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Découvrons ensemble un nouveau peintre ! Je vous propose de découvrir, d’aimer, de partager sans retenue ma page Facebook Les Flous Artistiques de Didier Boutet

Je travaille en musique : je vous propose d’écouter et de voir Les contes d’Hoffmann,  d’Offenbach par le  Dutch National Opera. Cet opéra est mis en ligne par Operavision, qui diffuse gratuitement de nombreux opéras sur la toile. Un régal !

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Serveuse à La Havane : deuxième café

Serveuse à La Havane : deuxième café ::: 33x37cm

J’ai voulu retravailler sur ma serveuse en essayant de comprendre un peu mieux comment utiliser complémentairement les bâtons d’huile et les pastels. Ici, toutes les surfaces ont été d’abord recouvertes d’huile. Sur les valeurs foncées, c’est la complémentaire (plus ou moins) à la couleur définitive de chaque zone que j’ai utilisée comme fond. Sur les valeurs claires, j’ai utilisé les bâtons blanc ou transparent : l’idée est là d’obtenir un support texturé. Les visages n’ont pas été traité, je voulais garder de la précision.

Parallèlement, j’ai voulu éliminer les détails inutiles et me concentrer sur le cœur de l’action, tout en gardant cette juxtaposition de formes géométriques simples que contenait la première version.

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Je travaille en musique : cette fois-ci, j’ai écouté, à fond, de la musique cubaine. Son, Salsa, Mambo, le plein d’énergie et le souvenir des musiciens cubains. J’ai passé entre autre Arsenio Rodriguez, Benny Moré, Sierra Maestra, Maria Teresa Vera…

Hommage du jour à un peintre. Aujourd’hui, je voudrais vous signaler la pastelliste anglaise Norma Stephenson, dont j’aime les paysages à la limite de l’abstraction

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Serveuse à La Havane

Serveuse à La Havane ::: 42x53cm

Je rêvasse en étudiant sur mon ordinateur les œuvres de Georges Braque et Paul Klee… Ces deux artistes sont abondamment cités dans le livre que m’a offert Marie Octobre, Le prince foudroyé, biographie de Nicolas de Staël écrite par Laurent  Greilsamer , livre lu à Cuba avec énormément de plaisir et d’enthousiasme, tant le côté passionné, presque enragé du peintre fascine. Pierre Lecuire dit de lui que c’est une « formidable volonté de faire toujours plus fort, plus aigu, plus raffiné, avec au bout l’idée du chef-d’œuvre suprême. » Un exemple à suivre, donc. (Même si une fois son œuvre accomplie, l’artiste se suicida.)

De retour en France; il me tardait évidemment de m’installer devant le chevalet avec mes pastels, bien décidé à faire évoluer ma façon de peindre. Pour cela, il me fallait apprendre à travailler rapidement, donc enchaîner les petits formats où l’on ne peut se perdre dans un travail de finition.

J’ai commencé à peindre il y a maintenant huit ans ; très vite j’ai cherché tous les moyens possibles pour arriver à superposer des couches de pigments sans que ces couches se fusionnent en une couleur éteinte, désaturée, en général très proche du gris. Lors de ce retour à l’atelier, après Cuba, et après de nombreux essais utilisant les matériaux les plus variés, je me suis enfin résigné : le pastel n’autorise pas le droit à l’erreur, le repentir n’existe pratiquement pas. (Beaucoup de pastellistes travaillent sur du papier coloré : c’est un moyen de donner du contraste à l’œuvre. Je n’aime pas cette façon de procéder).

Un peu déprimé, j’ai écrit à Casey Klahn, grand pastelliste américain, totalement atypique et auteur de pastels flirtant avec l’abstrait, pour solliciter son avis. Avec beaucoup de gentillesse il m’a donné deux conseils :

  • “Yes, yes and yes to experimentation! “
  • “ Essayez les oilsticks, ils se combinent très bien avec les pastels secs.

Ni une, ni deux, Amazon est mon ami (quoique…), deux jours après, j’expérimentais. Un paysage de mer m’a permis de commencer à comprendre le médium. (Attention, il faut de la place, et c’est encore plus salissant que le pastel…)

Voici le second tableau réalisé avec pastels secs et oil sticks. Qu’en pensez-vous ?

Marée basse

Marée basse
Marée basse ::: 57x42cm

J’avais ce pastel dans la tête depuis cet été. La photo a été faite lors de ma participation au Salon du Pastel en Bretagne, où, noyé sous la pluie, je suis allé chercher le soleil du côté de Granville.

J’ai voulu mettre ici à l’épreuve un pastel à tonalité claire à mes essais sur papier noir. J’ai préparé le dessin des personnages bien avant de commencer cette peinture. Ne voulant pas salir mon pastel avec mes dessins pleins d’hésitations, j’ai pris l’habitude de dessiner à part les personnages, la perspective et les éléments de décor, sur du papier à dessin. Ici, la plage était plutôt difficile à réaliser, je ne voulais pas avoir à la peindre autour des personnages. Ils ont été reportés sur la peinture par décalque, une fois la plage jugée satisfaisante. Ayant détouré les groupes de touristes du dessin sur l’ordinateur, j’ai pu les replacer à ma convenance, en privilégiant un placement en diagonale.

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Je travaille en musique : cette fois-ci, j’ai écouté, avant d’aller le voir à l’Opéra Royal de Versailles (royal, non ?😊), Le Conte Ory, de Rossini.

Hommage à un peintre. Aujourd’hui, je voudrais vous faire partager le travail d’un pastelliste américain, Bill Creevy.

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Chez Laurette

Chez Laurette par Didier Boutet
Chez Laurette ::: 39x39cm

Encore un pastel sur du Mi-Teintes noir. Je mange mon chapeau, me direz-vous, prétextant que j’ai toujours défendu la peinture sur fond blanc. Eh bien non ! Le blanc et le noir ne sont pas des couleurs, je ne pollue donc pas mon regard avec une dominante gênante. Le pastel est un médium que l’on peut classer dans la catégorie peinture ou dans la catégorie dessin (comme c’était le cas au XVIIIe siècle). C’est son côté magique ! J’ai choisi de privilégier le côté dessin et j’ai essayé, sur les deux dernières pièces, de me passer de l’estompe et de travailler à partir de traits. Les différentes teintes de ces traits se complètent et s’enrichissent du contraste avec le fond noir.

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Je travaille en musique : cette fois-ci, j’ai écouté, what else, le CD Delpech, le best of. Je ne suis pas fan de pop française, à part, justement, Michel Delpech.

Hommage du jour à un peintre. Aujourd’hui, je voudrais vous signaler le peintre américain Charlie Hunter. Magnifique.

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